Le marché de la location semble particulièrement tendu en cette rentrée 2022 : 74,6 % des candidats à la location ayant déjà eu à faire une telle recherche par le passé font état de difficultés supérieures à ce qu’ils avaient connu, lors de leurs précédentes recherches, tandis qu’ils ne sont que 21,2 % à indiquer qu’ils éprouvent autant de difficultés. Seuls 4,4 % indiquent avoir moins de mal à trouver.

Tous les profils sont concernés

Dans le détail, tous les profils concernés font état de difficultés supérieures, quel que soit leur statut. Ainsi, les profils théoriquement les plus favorisés que sont les salariés du privé en CDI et ceux du public ne sont pas épargnés par ce constat puisqu’ils sont respectivement 73 et 75,6 % à indiquer rencontrer davantage de difficultés. Cette situation se retrouve dans les délais de recherche puisque 51,2 % des candidats sont en recherche depuis plus de deux mois, dont 32,9 % depuis plus de 3 mois. Là aussi, les salariés du privé en CDI ou ceux du public n’en tirent aucun avantage puisqu’ils sont respectivement 56,1 % et 54,1 % à rechercher depuis plus de 2 mois. Autre indicateur des difficultés rencontrées, la part des candidats qui, lorsqu’on leur demande s’ils recherchent une location vide ou meublée, répondent à 28 % « Peu importe, je prendrai ce que je trouve ».

Un peu moins d’offres… et un peu plus de locataires

Le nombre d’offres de location au 1er septembre 2022 sur le site PAP.fr est en baisse de – 22 % par rapport à 2021, mais l’année 2021 n’est pas significative, car de nombreuses locations touristiques, notamment à Paris, étaient revenues sur le marché de la location classique en raison de l’arrêt du tourisme international. Si l’on compare à la période pré-Covid, la baisse est beaucoup plus modérée : – 5 % d’offres de location par rapport à 2019. On constate également une hausse de la demande : + 9 % de candidats locataires par rapport à 2019.

Ces deux évolutions peuvent s’expliquer par la baisse du nombre d’acheteurs. Hausse des taux d’intérêt, difficultés d’accès au crédit, hypothèse d’une baisse des prix à l’achat, incertitudes sur le pouvoir d’achat : le contexte actuel entraîne une baisse de – 14 % du volume d’acheteurs par rapport à 2019. Il y a donc mécaniquement un report sur la location. Certains actifs, qui auraient probablement acheté lors des années précédentes, restent locataires, ce qui mobilise des logements (moins d’offres) et augmente la demande de location.Quant à l’hypothèse du désengagement de l’investissement locatif en raison des nouvelles contraintes réglementaires (notamment concernant les passoires thermiques), nous n’observons rien de significatif.

Près d’un candidat sur quatre a déjà vu son dossier rejeté plusieurs fois !

96,7 % des candidats interrogés (y compris ceux dont c’est la première recherche) estiment avoir été confrontés à au moins une difficulté. Parmi celles-ci, les candidats à la location pointent principalement : le manque d’offres (56,3 %), des loyers trop élevés (45,8 %) à égalité avec l’absence de réponse des propriétaires contactés (45,4%), suivi de la rapidité avec laquelle les offres partent (36,3 %). Enfin, on notera que 23,2 % des candidats ont vu leur dossier refusé plusieurs fois ! Ce chiffre monte à 25,7 % en Ile-de-France et même à 27,8 % pour ceux qui recherchent à Paris.Et contre toute attente, on retrouve tous les profils parmi les candidats qui se sont heurtés à des refus de dossier, dont 33 % de salariés en CDI ! Et l’absence de garantie n’est pas responsable de la situation puisque 84 % des candidats en avaient une !

Le top 10 des départements où les loyers sont jugés « trop élevés »

Les candidats à la location qui estiment avoir été confrontés à des loyers trop élevés recherchent principalement à Paris et dans deux départements de la première couronne : Hauts-de-Seine (92) et Val-de-Marne (94). Mais cette perception n’est pas une spécificité parisienne ou francilienne puisque plusieurs départements de province occupent les rangs 4 à 7, de ce top 10. Avec une constante, il s’agit de départements comprenant une grande métropole, ce qui permet d’identifier les métropoles où la situation est la plus tendue comme à :

– Lyon dans le département du Rhône (69), en 4ème position ;
– Marseille et Aix-en-Provence dans les Bouches du Rhône (13), en 5ème position ;
– Bordeaux en Gironde (33), en 6ème position ;
– Nice dans les Alpes Maritimes (06), en 7ème position ;

L’encadrement des loyers, apprécié mais jugé inefficace

52,4 % des candidats à la location dans l’une des communes soumises à un dispositif d’encadrement des loyers (Paris, communauté de communes Plaine Commune et Est Ensemble, Lille, Lyon, Villeurbanne, Montpellier et Bordeaux) considèrent que c’est un bon dispositif, car les loyers y sont trop chers. Mais, ils sont en revanche 47,6 % à juger cette mesure inefficace au motif qu’elle n’aurait pas d’effet tangible sur les prix.

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