Depuis le début de la crise sanitaire qui frappe l’Hexagone et le reste du globe, des aides ont été instaurées afin de soutenir la population dans cette épreuve difficile sur tous les plans, notamment d’un point de vue économique. Et avec le reconfinement, de nouveaux dispositifs sont mis en place pour soutenir les Français. Comment épargner en période de pandémie ? À quelles aides peut-on prétendre aujourd’hui  ?

Ajuster le taux de prélèvement à la source

Bonne nouvelle si vos revenus ont été impactés par la crise sanitaire : il est possible de prendre en compte la baisse de vos ressources dans votre taux de prélèvement à la source. Ce dispositif d’ajustement de taux s’adresse entre autres aux travailleurs non salariés ainsi qu’aux salariés en situation de chômage partiel. Pour revoir votre taux de prélèvement à la source, il vous suffit de vous connecter à votre espace sur le site  des impôts, puis d’aller à la rubrique consacrée au prélèvement à la source et de cliquer sur « actualiser suite à une hausse ou une baisse de vos revenus ».

Profiter de réductions d’impôts dès 2021

La fin de l’année approche, mais il n’est pas encore trop tard pour prendre les devants et anticiper l’année fiscale 2021, en bénéficiant dès l’année prochaine de réductions et autres crédits d’impôt. Parmi les investissements et placements les plus faciles et rapides à réaliser pour des économies visibles, on trouve notamment :

-Le Plan Epargne Retraite (PER) : vous permet d’épargner pour votre retraite sur la base de versements volontaires. Les sommes versées sur un PER durant une année sont déduites de votre revenu imposable l’année suivante !
-L’investissement dans des PME : bénéficiez de 18 % de réduction d’impôt l’année suivant votre investissement.
-Le don aux associations et aux organismes d’intérêts généraux : donnez pour mieux recevoir. Les sommes données font l’objet d’une réduction d’impôt à hauteur de 66 % de leur montant.

Pensez à l’investissement immobilier

Il existe de nombreuses réductions d’impôts offertes en échange d’un investissement dans l’immobilier. En fer de lance, on pense évidemment à la loi Pinel qui vous permet, en échange de l’achat et de la mise en location d’un logement neuf, de bénéficier d’une réduction d’impôt qui varie selon la durée d’engagement (12, 18 ou 21 %).
Mais il existe aussi le statut LMNP – pour Loueur en Meublé Non Professionnel – très intéressant d’un point de vue fiscal, que l’on peut également coupler à un investissement en Censi-Bouvard en résidences de services pour bénéficier d’avantages fiscaux non négligeables.

Reporter le remboursement de son crédit

Vous remboursez un crédit à la consommation ou un crédit immobilier et le reconfinement rend difficile le paiement des mensualités ? Si la crise sanitaire a fortement impacté vos revenus, vous pouvez vous rapprocher de votre organisme bancaire pour demander le report de vos mensualités. Dans un premier temps, relisez votre contrat pour vous assurer que votre banque autorise le report total ou partiel du remboursement, ou encore la réduction des mensualités à payer. En effet, si cette condition n’est pas explicitement mentionnée dans l’offre de prêt, la banque pourra refuser votre demande. Ensuite, vous pourrez contacter votre conseiller par courrier pour négocier avec lui un report de remboursement.

Les marchés financiers

Si vous souhaitez investir en Bourse aujourd’hui, le temps est à la prudence. Les fluctuations du marché peuvent laisser apparaître de belles opportunités, mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait ! Si vous êtes détenteur d’une assurance vie et que vous avez besoin de liquidité rapidement, vous pouvez en retirer les fonds euros si besoin.

 

Les aides

Pour les micro-entrepreneurs ?
La crise sanitaire est une période extrêmement difficile pour les employeurs en général et pour les auto-entrepreneurs en particulier. C’est pourquoi l’État a renforcé ses dispositifs d’aides aux travailleurs indépendants et aux petites entreprises.

Pour les entreprises ?
Parmi les aides aux entreprises  mises en place, on retrouve le fonds de solidarité6 milliards d’euros supplémentaires ont récemment été injectés dans ce fonds qui sert depuis mars dernier au soutien des entreprises de moins de 50 salariés aux finances fragiles :
-si votre entreprise a perdu 50 % ou plus de son chiffre d’affaires comparé à l’année dernière, vous avez droit à 1 500 € d’aide par mois ;
-si la perte est de plus de 70 % en comparaison avec le chiffre d’affaires de 2019, cette aide va jusqu’à 10 000 €, dans la limite de 60 % du chiffre d’affaires de l’entreprise ;
-dans le cas d’une fermeture administrative, l’aide autorisée équivalant à votre chiffre d’affaires de 2019 sur le même mois. L’aide est plafonnée à 10 000 € par mois.

Une autre aide est proposée aux entrepreneurs depuis le début de la crise. Il s’agit du prêt garanti par l’État (PGE). Ce dispositif est ouvert à toutes les entreprises : jeunes entreprises, professions libérales et micro-entreprises peuvent donc en profiter. En raison du reconfinement, le gouvernement a réadapté le PGE en permettant notamment aux entreprises de contracter un prêt jusqu’au 30 juin 2021 (au lieu du 31 décembre 2020) et d’étaler l’amortissement sur un à cinq ans supplémentaires. De plus, le remboursement des PGE est reporté à 2022, le temps de laisser les entreprises françaises se remettre sur pied.

Pour les employeurs ?

Le prêt garanti par l’État ne concerne pas que les petites entreprises ! Il est en effet ouvert à toutes les sociétés, toutes tailles confondues. Et en plus du PGE, les employeurs peuvent prétendre à des aides supplémentaires, notamment quant au paiement des loyers.
En effet, une nouvelle mesure vise à inciter les bailleurs à renoncer à un mois de loyer a minima, en échange d’un crédit d’impôt de 30 % dont le montant sera égal au loyer abandonné. Cette aide concerne les entreprises fermées administrativement ainsi que les secteurs de l’hôtellerie, les cafés et la restauration (HCR).
D’autre part, depuis cet été, une nouvelle loi de finances exonère les entreprises de leurs cotisations et d’une partie de leurs dettes. Cette loi propose également une aide au paiement des cotisations sociales dues par l’entreprise. Il s’agit de la loi de finances  du 30 juillet 2020.

Pour les fonctionnaires ?

En mai dernier, un fonctionnaire sur cinq a reçu une prime exceptionnelle de 1 000 € (voire plus, pour les fonctionnaires hospitaliers), en récompense du travail accompli au cours du premier confinement. À présent, c’est une indemnité liée au télétravail  qui est proposée aux agents de la fonction publique… et aux salariés du secteur privé !
Avec le reconfinement, le télétravail n’est plus seulement une recommandation, mais bel et bien une obligation. En effet, suite aux demandes du Premier ministre Jean Castex et de la ministre du Travail Elisabeth Borne, les salariés pouvant exercer l’intégralité de leur activité et de leurs tâches à distance se doivent de passer au télétravail cinq jours sur cinq. Cette réglementation concerne le secteur privé, mais également le secteur public.
Seulement, travailler depuis son domicile nécessite d’être équipé en conséquence. C’est pourquoi il est désormais possible aux employés de demander à leur employeur le remboursement de leurs achats liés au télétravail. Bureau, ordinateur, imprimante ou encore fauteuil de bureau peuvent ainsi vous être remboursés sur présentation de justificatifs. Mais attention ! Cela dépend de ce qui est stipulé dans la convention collective de votre entreprise concernant les frais causés par votre activité.

Pour les salariés ?

L’aide proposée par Action Logement n’est pas seulement adressée aux demandeurs d’emploi : si vous êtes salarié et que vous remplissez les conditions d’obtention, n’hésitez pas à constituer un dossier de demande pour cette dernière ! D’autres dispositions ont été prises par l’État depuis le début de la crise du COVID pour venir en aide aux Français.
Parmi elles, une touche directement les salariés : c’est le chômage partiel, qui a été mis en place pour soulager la trésorerie des entreprises, mais également pour s’assurer que les salariés toucheraient 84 % de leur salaire mensuel net (100 % s’ils sont au SMIC) en cas de non-activité causée par le coronavirus.
L’indemnisation du chômage partiel était supposée baisser au 1er novembre, mais en raison du coronavirus, elle va être inchangée jusqu’au 31 décembre 2020 a minima.

Pour les étudiants ?

Vous êtes étudiant et le coronavirus vous a fait basculer dans la précarité ? Suite au premier confinement, une aide adressée aux étudiants en situation précaire avait été mise en place : il s’agit de la prime jeunes précarité, dont le montant s’élevait à 200 €. Avec le reconfinement et les difficultés financières risquant d’être subies par les étudiants, le gouvernement a décidé de leur donner un nouveau coup de pouce avec une aide de 150 € qui sera versée au cours du mois de novembre. Pour en bénéficier, vous devez vous retrouver dans l’un de ces deux cas :
-vous êtes étudiant boursier ;
-vous n’êtes pas étudiant, vous percevez une aide personnelle au logement (APL) de la part de la caisse d’allocations familiales (CAF) et vous avez moins de 25 ans.

Pour les demandeurs d’emploi ?

Les chômeurs dont la situation a été impactée par la crise sanitaire ont la possibilité de bénéficier d’une aide d’une valeur de 150 € par mois. Cette dernière est proposée par le groupe Action Logement  depuis le 30 juin dernier.
Au départ limitée à deux mois, et donc à 300 € d’allocations en tout, l’aide forfaitaire est maintenant accessible jusqu’à six mois. C’est une aide adressée aux locataires et aux propriétaires qui ont été en situation de :
-chômage partiel,
-arrêt de travail en raison d’une garde d’enfant,
-perte de leur emploi à cause de la crise,
-report d’un nouveau contrat de travail.
Pour avoir droit à cette aide, il y a des conditions liées aux ressources à respecter. En effet, seules les personnes ayant subi une baisse de revenus d’au moins 15 % par rapport aux ressources du mois de février peuvent demander cette allocation à Action Logement.
D’autre part, cette aide est une mesure financière liée au logement du demandeur : c’est pourquoi l’un des critères d’attribution est que les charges du logement doivent être équivalentes à au moins 30 % du revenu net par mois.

Comment épargner pendant le reconfinement ?

Suspendre les abonnements non nécessaires

Qui dit reconfinement dit impossibilité d’exercer certaines activités. Les déplacements étant limités à l’essentiel, votre pass Navigo et vos divers abonnements, au cinéma notamment, ne seront pas d’une grande utilité ces prochaines semaines. Mais pas de panique, vos souscriptions peuvent être suspendues pendant la durée du reconfinement !
En effet, les cinémas ont été contraints de fermer et ont donc suspendu le prélèvement des abonnements de leurs adhérents. Quant à votre pass Navigo, son forfait peut être suspendu en ligne si vous avez un abonnement annuel. Il vous suffit de vous connecter à votre espace personnel sur le de la RATP.

Se faire rembourser un billet de train ou d’avion

En raison du confinement, le nombre de trains en circulation est très réduit. Si votre voyage ne peut pas être annulé pour des raisons justifiées par votre attestation de déplacement (pour un motif professionnel ou une obligation familiale impérieuse par exemple), vous serez tenu au courant de l’annulation ou de la circulation de votre train deux jours avant la date de départ.
Si le trajet en TER, TGV INOUI, OUIGO ou INTERCITÉS est annulé, vous pouvez vous faire rembourser le prix de votre billet par la SNCF, quel que soit le prix de votre réservation. Pour ce faire, vous avez jusqu’au 4 janvier 2021 inclus.  Tous les billets sont remboursés sans frais.
Concernant les billets d’avion, tout dépend de si la compagnie a annulé votre vol ou non. En effet, si la compagnie annule le vol, vous recevez un avoir d’une validité d’un an. Et si vous souhaitez reporter votre réservation avec Air France ou Transavia, vous avez jusqu’au 31 mars 2021 pour le faire s’il s’agit d’un voyage.

Faire jouer la concurrence pour ses abonnements

Abonnement internet, facture d’électricité, organisme bancaire, assurance habitation… Pourquoi ne pas profiter du reconfinement pour vous pencher sur vos souscriptions actuelles ? Avec le nombre d’offres proposées par les fournisseurs, il est conseillé de comparer régulièrement les abonnements pour s’assurer de toujours avoir le contrat le plus avantageux et le mieux adapté à son profil.
Pour comparer les offres, il vous suffit de vous rendre sur un comparateur en ligne qui vous listera les différents fournisseurs ainsi que leurs abonnements. Ensuite, vous n’avez plus qu’à voir quelle offre vous semble être la plus en adéquation avec vos besoins. En souscrivant les bons contrats, vous pouvez économiser plusieurs centaines d’euros par an.

A propos de l’auteur : Aldric Emié est o-fondateur & CEO de Tacotax

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