Le 1er janvier, Dilma Rousseff, élue avec 57 % des voix, devenait la première femme à accéder au plus haut poste de l’Etat brésilien. Dans son discours d’investiture, cette économiste et ex-guérilla de 63 ans promettait la « continuité ». A tel point que sur les 37 ministres de son gouvernement, dix l’étaient déjà sous Luiz Inácio Lula da Silva. Parmi eux figure Guido Mantega, le ministre des Finances.

Sa priorité, tout comme pour son prédécesseur, sera de lutter contre la pauvreté. Pour autant, les dossiers qu’elle devra gérer sont bien plus nombreux et risquent de l’écarter de son objectif principal. Économie et société énumère les cinq défis économiques que devra réussir Dilma Rousseff si elle souhaite pouvoir se donner les moyens de lutter contre la pauvreté.

1- Maintenir une consommation élevée

Durant les deux mandats de Lula, la classe moyenne s’est développée et a gagné en pouvoir de marché. Aujourd’hui, elle compte près de 100 millions de personnes soit un peu plus de 50 % de la population. En 2003, la classe moyenne ne représentait que 37 %. Meilleur exemple de cet essor : le marché de l’automobile. Avec 3,5 millions de véhicules vendus en 2010, le Brésil est devenu le quatrième marché automobile mondial, derrière la Chine, les Etats-Unis et le Japon.

Autre exemple, l’essor des cartes bancaires. En huit ans, le nombre de carte bancaire a été multiplié par trois. En 2010, 153,4 millions de cartes circulaient dans le pays. Cette tendance permet de disposer d’un fort relais de croissance en externe et lui permet ainsi d’être moins dépendant de ses exportations. Les réserves trouvées jusqu’à maintenant par le Brésil sont estimées à 15 milliards de barils. Elles devraient rapidement doubler en vue des importantes recherches réalisées par Petrobras, la compagnie pétrolière brésilienne. En 2010, la croissance a atteint 7,6 %, avec un chômage au plus bas à 5,7 %. En 2011, la croissance devrait redescendre un peu (5 %) en raison de la politique anti-inflation.

2- Éviter l’endettement des ménages

Le taux d’endettement des ménages ne cesse de progresser. Fin 2010, il atteignait 18 %. Pire encore, les retards de paiement augmentaient eux aussi, à 23 %. Des chiffres qui font craindre une vague de défaut pour 2011. Une situation qui pèserait lourdement sur la croissance.

3- Profiter intelligemment de l’or noir

Aujourd’hui, le Brésil produit deux millions de barils par jour. Il souhaite doubler cette production avant 2020. Pour atteindre cet objectif, Petrobras investira 224 milliards de dollars d’ici 2014.

4- Contrôler l’inflation

Le coût de la vie a augmenté de 5,6 % en 2010. Certes ce chiffre est loin des 11 % atteint en 2003 mais il ne cesse d’augmenter depuis mi 2008. En 2009, l’inflation n’était que de 4,2 %. Dilma Rousseff a promis de le faire redescendre sous la barre des 4 % avant 2014.

5- Lutter contre l’appréciation du real

Depuis l’arrivée de Lula en 2003, le real s’est apprécié de plus 100 % par rapport au dollar. Pour calmer cette tendance, Guido Mantega, le ministre des Finances a récemment triplé la taxe sur les investissements étrangers en titres obligataires. Malheureusement, la mesure n’a pas eu beaucoup de succès. En 2010, les investisseurs étrangers ont investi 30 milliards de dollars. Résultat, le niveau du real pénalise les exportateurs, notamment dans l’agro-business.

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