Depuis la catastrophe japonaise, de nombreux pays s’interrogent sur la poursuite du développement de l’énergie nucléaire. En Europe, de nombreux pays ont lancé des débats sur une éventuelle sortie à long terme de ce type d’énergie. L’Allemagne a décrété un moratoire sur la question tandis que la Chine a momentanément gelé ses projets nucléaires.

Une tendance qui pèse lourd sur le secteur. Les investisseurs s’interrogent sur la capacité de la filière nucléaire à se relever de ce terrible événement. Au niveau mondial, la capitalisation boursière de l’indice WNA Nuclear Energy Index, qui contient 65 valeurs liées au secteur du nucléaire, s’est effondrée de 92 milliards de dollars. Actuellement, elle atteint une somme de 850 milliards de dollars.

Un investissement coûteux mais un coût de revient faible

Après l’accident de Tchernobyl, en 1986, l’industrie nucléaire avait aussi été fortement pénalisée. Elle s’était même pratiquement arrêtée pendant près de quinze ans. Mais depuis 2000, trois facteurs ont favorisés le retour du nucléaire :

– hausse des prix de l’énergie d’origine fossile,
– problématiques d’indépendance énergétiques,
– taxation du CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique

Le nucléaire se caractérise par un investissement élevé et des coûts de fonctionnement faibles. Les études faites par le Ministère de l’Industrie, estiment que le coût unitaire moyen d’une centrale atteint 1,5 milliards d’euros. En revanche, le prix du kWh revient à seulement 4 centimes d’euros. Et cela en prenant en compte le coût d’investissement, le prix de l’uranium, les coûts d’exploitation et de maintenance, et les dépenses futures de démantèlement et de stockage des déchets radioactifs.

Avant la catastrophe japonaise, entre 200 et 300 centrales nucléaires étaient en projet

Autant d’éléments qui ont favorisé le développement du nucléaire. À tel point qu’avant la catastrophe japonaise, entre 200 et 300 centrales nucléaires devaient être construites à travers le monde d’ici à 2030. Plus de la moitié de ces projets sont aujourd’hui bloqués. Autre inquiétude pour les entreprises du secteur : les investissements qu’ils devront effectuer pour améliorer la sécurité. La majorité des analystes anticipent donc une mort lente de cette industrie prise entre deux feux : la hausse des investissements et une baisse des nouveaux dossiers.

Pourtant, certains sont beaucoup plus optimistes. Selon eux, l’environnement est beaucoup trop favorable à l’énergie nucléaire. Une fois que les craintes se seront dissipées, le nucléaire reviendra. Comme il l’avait fait quinze après Tchernobyl. La question est donc de savoir si nous aurons de nouveau la mémoire si courte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *