"Le logement est un bien de première nécessité, comme l’eau, l’énergie et la nourriture, ce qui justifie que l’Etat joue son rôle. Aujourd’hui, un locataire du parc privé sur cinq consacre plus de 40 % des ses revenus pour se loger. En dix ans, les loyers ont augmenté de 40 % dans les zones les plus tendues. En parallèle, la rente foncière n’a cessé de croître. Les revenus n’ont pas suivi l’augmentation des prix de l’immobilier, ce qui a eu un impact très lourd sur le budget et aussi sur l’épargne des ménages. Résultat, on perd de la compétitivité et des capacités d’investissement vers de l’investissement plus productif et la situation économique est fortement affectée par un niveau de prix de l’immobilier trop élevé.
« Nous irons plus loin si nécessaire »
(…) Les associations de locataires demandent une baisse des loyers, pas un encadrement. Les études effectuées montrent que grâce au dispositif d’encadrement des loyers intégré dans la loi Alur, 26,5% des loyers seront en situation de diminuer dans les zones tendues. Et s’il s’avère nécessaire à l’avenir d’aller plus loin sur certains points de cette loi, nous le ferons. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes arrivés au terme d’un système qui n’est absolument pas capable d’introduire lui même la moindre régulation", a déclaré Cécile Duflot, ministre du Logement, dans une interview accordée à La Tribune.
Dans son projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), présenté récemment au Conseil des ministres, Cécile Duflot a affiché clairement sa volonté de réguler davantage le secteur de l’immobilier français. Selon elle, les ménages y gagneront en pouvoir d’achat, et l’Etat en compétitivité.