Avec seulement 1,6 millions de voitures neuves vendues en 2021, l’automobile connaît une crise exceptionnelle. La pénurie de semi-conducteurs, qui entraîne des délais de livraison bien plus longs qu’habituellement, y est certainement pour quelque chose. De même, le leasing, la location et les nouvelles formes de mobilités partagées et douces font muter le marché de l’automobile que nous connaissons aujourd’hui.

Les ventes automobiles plongent d’année en année

Les ventes automobiles sont exceptionnellement basses. En 2021, seulement 1,6 millions de voitures neuves ont été vendues en France. Par rapport à 2019, les ventes de véhicules neufs ont chuté de 25%. 2021 a été la 2ème année consécutive voyant les ventes de véhicules baisser de façon importante. L’année 2022 poursuivra peut-être cette tendance puisque les ventes continuent de plonger (-18%) sur les 4 premiers mois de l’année.
 
En cause, la crise de Covid-19 principalement. L’usage de la voiture étant devenu moins fréquent lors des confinements, la population se serait quelque peu désintéressée de ce moyen de transport au profit d’autres moyens de transport plus doux (vélos, trottinette, marche, etc.).
 
De plus, les productions ont dû être stoppées à plusieurs reprises ce qui a engendré des délais de livraison beaucoup plus longs qu’auparavant. De quoi décourager de nombreux clients.
 
La pénurie de semi-conducteurs n’a rien arrangé puisqu’elle a, elle aussi, augmenté les délais de fabrication et donc de livraison des véhicules neufs.
 
Et enfin, mais on en parle peu, le prix des véhicules. La marche forcée vers l’électrique amène aussi les particuliers à s’interroger sur le prix des véhicules, qui dissuade bon nombre d’entre eux à sauter le pas.
 
Conséquence, de nouvelles tendances font leur apparition. Le marché de l’occasion, du leasing et de la location explosent. Les nouvelles formes de mobilités partagées et douces sont également de plus en plus plébiscitées.

Le marché automobile flotte depuis la pénurie de semi-conducteurs

La pénurie de semi-conducteurs fait partie des causes qui ont engendré des retards importants de livraison de véhicules neufs. En effet, la demande de semi-conducteurs a explosé lors de la réouverture des usines de production ce qui a causé une importante pénurie. Ces semi-conducteurs sont essentiels à la fabrication de sous-systèmes pour les véhicules (système d’info-divertissement, capteurs, etc.).
 
Heureusement, le marché des puces électroniques devrait doubler d’ici 2030. La croissance annuelle de ce marché étant de 7%. Une croissance qui s’explique par les demandes de plus en plus importantes de ces composants pour subvenir aux besoins liés à la numérisation de la société. En outre, le développement des véhicules autonomes demande également une consommation de semi-conducteurs plus importante par rapport à une voiture non autonome.
 
Toutefois, cette pénurie n’est pas la seule cause de la baisse des ventes de véhicules neufs. De nouveaux comportements émergent chez les automobilistes, la propriété d’un véhicule n’est effectivement plus forcément privilégiée.
 

Leasing, location et autres mobilités partagées et douces se développent

Aujourd’hui, de nouvelles tendances font leur apparition sur le marché de l’automobile. LOA (location avec option d’achat), LLD (location longue durée), autopartage, covoiturage, mobilités douces (vélo, marche, trottinette, etc.) sont autant de façon de se déplacer qui coexistent à l’heure actuelle.

Les loueurs sont à l’avant-garde des nouveaux usages, comme en témoigne l’agence de location Europcar Nantes qui met l’accent sur l’électrique : « La demande en véhicule de location, que ce soit pour de la courte, moyenne ou longue durée, a considérablement augmenté ces dernières années. Les clients testent l’électrique avant éventuellement de l’acheter ou considèrent la voiture comme un bien à utiliser sous forme d’abonnement, notamment via les services d’autopartage public et résidentiel Marguerite ».

Les formules LLD mais aussi LOA représentent 47% des financements de voitures neuves en 2021 pour les particuliers. Cette valeur a doublé par rapport à 2015 et risque de poursuivre sa progression puisque le manque de véhicules neufs disponibles à l’achat demande aux automobilistes de trouver d’autres solutions pour se déplacer.

Outre ces solutions de location, les automobilistes sont de plus en plus nombreux à privilégier des mobilités partagées comme le covoiturage, les transports en commun et l’autopartage notamment. Ils sont aussi plus nombreux à favoriser des mobilités douces (vélo, marche, trottinette, etc.) depuis le début de la pandémie.

Des mobilités plus écologiques et économiques prennent une part de plus en plus conséquente dans les déplacements quotidiens des habitants en zone urbaine, ce qui n’est pas envisageable en zone rurale. En effet, les campagnes restent encore aujourd’hui en marge puisqu’elles sont peu desservies en transports en commun et en solutions d’autopartage. De même, les déplacements à vélo, à pied, ou par un autre moyen de transport doux restent minoritaires du fait d’une distance domicile-travail souvent trop importante. Dans les prochaines années, les pouvoirs publics devront faire face à un enjeu crucial, celui d’opérer une transition vers d’autres formes de mobilité accessibles à tous.

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