Article publié pour la première fois le 24/01/2008

Victime d’une fraude de 4,9 milliards d’euros dans ses activités de marché, le groupe dirigé par Daniel Bouton a également passé 2,1 milliards d’euros de dépréciations d’actifs au quatrième trimestre. Face à ces événements graves, le titre a fortement reculé à Paris dans la matinée, obligeant la clôture de l’action pendant quelques heures.

Les agences de notation ont aussitôt sanctionné la banque. Fitch en premier, abaissant sa note de crédit à long terme passant de « AA » à « AA- ». Autant dire que tout va mal pour la Société Générale : son résultat net 2007 s’élèvera à 600 millions d’euros, contre 5,2 milliards en 2006.

Pour faire face à ces mauvaises nouvelles, le groupe va lancer une augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros, à laquelle JPMorgan, Morgan Stanley et Groupama se sont engagés à souscrire. Daniel Bouton a remis sa démission mais le conseil d’administration a rejeté sa proposition et renouvelé sa confiance au PDG. Une question reste néanmoins toujours en suspens : comment une seule personne peut-elle perdre près de 5 milliards d’euros ?

La réputation de la Société Générale en matière de gestion des risques sur les produits dérivés est durablement atteinte alors qu’elle est aujourd’hui la banque numéro un mondial sur les dérivés d’actions. Au-delà du risque d’image, la banque risque de voir éclater un énorme scandale. En effet, il semble impossible que personne d’autre n’ait pu être au courant.

L’histoire n’est donc pas finie, d’autant plus que l’avocat d’une centaine d’actionnaires de la Société Générale a annoncé avoir déposé plainte auprès du procureur de Paris pour "escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel".

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