Un revenu découpé en tranches, chaque tranche ayant un taux d’imposition différent
Thomas Piketty présente sa révolution comme juste socialement. Il calcule que son système permettrait d’imposer plus les riches, et moins les autres. Sauf que Piketty oublie les cotisations sociales. En 2005, celles-ci représentaient 16,23 % du Produit intérieur brut (PIB) en France. La CSG et l’impôt sur le revenu (qui comprend le prélèvement libératoire), représentaient 7,10 % du PIB en 2005. Un peu moins que la TVA, à 7,43 % (source: Wikipedia).
Pas beaucoup de différences entre les riches et les pauvres
Thomas Piketty sait que l’argent se trouve au sein de la classe moyenne. C’est elle qu’il faut taxer, donc. Bien sûr, il y a des riches qui gagnent beaucoup. Mais, en additionnant les revenus de la classe moyenne, globalement, c’est là qu’il y a le plus d’argent, de loin. Même si les riches, intégrés dans l’économie mondiale, ont tendance à gagner de plus en plus.
Pas de révolution, juste une hypocrisie habituelle
Une véritable révolution fiscale serait une flat tax sur tous les revenus, les salaires (complet, en incluant ce qui est aujourd’hui les cotisations patronales), les plus values, les stock-options, les héritages, l’impôt sur les sociétés, tout, avec un taux de 20% par exemple, ou 25% comme je le propose dans un précédent article. Ajoutons la TVA , avec au besoin une légère augmentation. Puis, un impôt sur le revenu, auquel seraient assujettis tous les revenus supérieurs à un certain seuil, déterminé par les ordinateurs de Bercy pour que le total des prélèvements permette de financer la dépense publique.
En supprimant toutes les niches fiscales, bien sûr. Là, ce serait la révolution, au bénéfice des bas salaires. En effet, si on reverse aux salariés la totalité de ce qui est payé par l’entreprise, salaire+charges patronales, amputées d’un impôt à 20%, les salariés sont gagnants. Pourquoi Piketty ne propose-t-il pas cette véritable révolution?
Vladimir Vodarevski est économiste de formation. Il travaille actuellement dans le domaine de la fiscalité d’entreprise. Il tient un blog sur l’actualité économique.