Pointés du doigt par la presse et les analystes, les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) ne sont pourtant pas les seuls pays européens à avoir des problèmes avec leur dette. La France n’est pas en reste. Selon l’Insee, sa dette a explosé, en 2008, à 144,8 milliards d’euros, soit 77,6 % du Produit intérieur brut (PIB). Quant au déficit public, il a atteint 7,5 % du PIB. Des records qui devraient être battus l’an prochain au vu de la situation économique et des réformes engagées au cours de ces dernières années. En 2010, le déficit devrait s’établir au-dessus des 8 % tandis que la dette pourrait franchir les 80 %.
La limite fixée par les traités européens en la matière est de 60 % du PIB pour la dette et 3 % du PIB pour le déficit. Mais que fait-on à la Commission européenne ? Rien. Pour le moment, elle se contente de lancer des ultimatums lointains. La France s’est alors engagée à revenir à un déficit à hauteur de 3 % du PIB d’ici à 2013. Une annonce plutôt hasardeuse. On se demande comment le gouvernement pourra faire. D’autant plus que se profilent les élections nationales en 2012. Le gouvernement de Sarkozy ne risque donc pas d’augmenter les impôts pour rééquilibrer la balance.
Plus de dépenses et moins de revenus : cherchez l’erreur
Mais cette hausse n’est pas due uniquement à la crise. La gestion du gouvernement est également en cause. En février, la Cour des Comptes a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme. Les dépenses n’ont pas permis de compenser la baisse des impôts. Au contraire, elles sont parties à la hausse et ont accéléré le mouvement.
Selon l’Insee, de 2008 à 2009, le déficit se creuse de plus de 80 milliards d’euros sous l’impact de la forte baisse des recettes publiques (- 4,3 %, contre + 2,6 % en 2008) et de la hausse des dépenses publiques (+ 3,8 %). En 2009, les impôts sur le revenu et le patrimoine ont baissé de 16,6 %.