"Renflouer les banques était nécessaire, mais pas suffisant. Et c’est là que le gouvernement d’Obama et ceux qui étaient proches du système bancaire se sont trompés. Les banques se sont très mal comportées et elles ont aggravé la crise. En passant beaucoup de temps à s’occuper des banques, on en a oublié les problèmes de fonds. Ceux qui ont causé la bulle.

(…) Il faut comprendre pourquoi nous avons eu besoin de diminuer les taux d’intérêts à ce point. C’est dû, entre autres, à la compétition avec les marchés émergents, la productivité croissante dans l’industrie qui se serait traduite par plus de chômage, le système monétaire international qui a amené les pays à épargner de plus en plus, les prix élevés de l’énergie qui transfèrent l’argent aux pays producteurs de pétrole. Voici certaines de ces causes auxquelles nous n’avons pas fait face", a déclaré Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Économie en 2001, dans une interview accordée à Youphil.

« Le fétichisme du déficit »

Encore une fois, l’économiste est à contre courant de la pensée dominante. Déjà, il y a quelques mois, il conseillait à l’Allemagne de sortir de la zone euro. Ce n’est donc pas étonnant qu’il s’oppose à la lutte contre les déficits. Pour faire passer ces idées, il a eu la bonne idée de créer cette jolie expression : "Le fétichisme du déficit".

"C’est cette idée que la plus importante chose que nous devons faire est de se débarrasser du déficit et que, si nous ne faisons que cela, l’économie sera saine. C’est évidemment incorrect. En ce moment, diminuer le déficit affaiblira l’économie. L’austérité n’est pas la solution ; cela aggravera nos problèmes. Vraiment, ce que nous devons faire est trouver comment remettre les États-Unis au travail. Or cela requerra plus de dépenses et une augmentation du déficit."

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