Selon la 15e édition annuelle de l’étude mondiale de PwC sur les priorités des chefs d’entreprise, étude menée auprès de 1258 chefs d’entreprise dans 60 pays et présentée lors du Forum économique mondial de Davos, les dirigeants sont près de trois fois plus confiants dans les perspectives de croissance de leur entreprise que dans celles de l’économie mondiale. Cette année, même les pays émergents sont gagnés par la morosité ambiante. Les dirigeants modifient leur stratégie de façon à pouvoir s’adapter en permanence aux nouveaux risques, et considèrent les pays émergents comme plus importants pour leur croissance à venir que les économies développées. La gestion des talents reste un défi majeur pour les chefs d’entreprise du monde entier.

Des perspectives moroses pour l’économie mondiale, plus optimistes pour les entreprises

Selon l’étude de PwC, près de la moitié (48 %) des chefs d’entreprise interrogés dans le monde attendent un nouveau recul de l’économie mondiale dans les 12 prochains mois. Ils ne sont que 15% à anticiper une amélioration de l’économie. Pourtant, ils sont près de trois fois plus nombreux à se déclarer confiants dans les perspectives de croissance de leur propre entreprise pour les 12 prochains mois que dans celles de l’économie mondiale. Ainsi, 40% des chefs d’entreprise se déclarent "très confiants" dans la croissance du chiffre d’affaires de leur entreprise pour l’année à venir – inférieur aux 48 % de l’an dernier, mais supérieur aux 31 % de 2010. Ce constat laisse à penser qu’ils estiment avoir appris à affronter la difficulté et la volatilité de la conjoncture économique.

"La bonne nouvelle est que le long cycle du ralentissement a appris aux chefs d’entreprise à mieux gérer leurs activités", explique Etienne Boris, directeur général, responsable du développement de PwC France. "Ils se déclarent aujourd’hui mieux préparés à faire face à une économie marquée par la volatilité sur les marchés mondiaux, la demande anémique dans les économies développées et l’incertitude sur les marchés émergents. De nombreux chefs d’entreprise sont convaincus qu’ils peuvent créer les conditions de la croissance en dépit de ce contexte difficile."

Une perte de confiance partagée par les pays émergents

Sans surprise, c’est en Europe de l’Ouest que la perte de confiance est la plus marquée. Face à la crise de la dette souveraine, un quart seulement des chefs d’entreprise européens se déclarent très confiants dans la croissance de leur chiffre d’affaires pour les douze prochains mois, un pourcentage en net recul par rapport à celui de l’an dernier, proche de 40 %.

Les dirigeants de la région Asie-Pacifique sont eux aussi moins optimistes, la confiance n’étant plus témoignée que par 42 % d’entre eux, contre 54 % l’an dernier. La Chine enregistre le recul le plus marqué de la région Asie-Pacifique, avec 51 % des personnes interrogées se déclarant "très confiantes" contre 72 % l’an dernier. En Inde, ils sont 55 %, contre 88 % l’an dernier.

A l’inverse, les chefs d’entreprise d’Afrique sont plus confiants, 57 % d’entre eux anticipant de la croissance contre 50 % l’an dernier. Les États-Unis affichent un léger recul, avec 41 % des chefs d’entreprise se déclarant très confiants dans les perspectives de croissance à court terme, contre 45 % l’an dernier.

Incertitude économique, déficit et fiscalité au cœur des préoccupations des dirigeants

80 % des chefs d’entreprise interrogés s’inquiètent de la croissance économique incertaine, 66 % de la réponse des pouvoirs publics face aux déficits budgétaires et à la dette, 64 % de l’instabilité sur les marchés financiers, 58 % de la volatilité des taux de change et 56 % de l’excès de réglementation. Les dirigeants européens sont particulièrement préoccupés par les décisions gouvernementales relatives à la dette et à la volatilité des marchés (76%).

Parmi les menaces pour l’activité, 55% des chefs d’entreprise citent d’abord les hausses d’impôt. D’autant que plus des trois quarts d’entre eux affirment que la fiscalité impacte leurs décisions d’implantation ou d’investissement à l’étranger. Viennent ensuite le risque d’une pénurie de talents (53%), l’évolution des comportements des consommateurs (50%), le coût de l’énergie (46 %) et l’incapacité à financer la croissance (40 %).

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