Le chiffre d’affaires du secteur culturel s’élève, dans l’Union européenne, à 650 milliards d’euros, soit 2,6 % du produit intérieur brut. Ces chiffres, qui démontrent l’importance de cette branche dans l’économie, sont à l’origine du forum : comment développer ces activités afin d’en faire profiter l’économie ? L’idée de relier ces deux notions n’est pas nouvelle : le New Deal adopté à la suite de la crise de 1929 aux États-Unis prévoyait 16 000 embauches de musiciens et 5 300 peintres dédiés aux lieux artistiques.
Le secteur de la culture présente l’avantage de pouvoir tabler sur les apports de la mondialisation (rayonnement international, promotion) sans pour autant faire les frais de pertes d’emploi massives. Les biens culturels créent des emplois, ne sont pas délocalisables, sont pérennes et cumulatifs“, explique à l’AFP Nicolas Seydoux, président du directoire de Gaumont.
Une forte implication des collectivités
Au-delà des évènements physiques de masse, la contribution à la croissance du secteur culturel passe aussi par des actions ciblées aux retombées plus régulières. Récemment, Film France, la commission nationale chargée de l’accueil des tournages, a organisé un séjour de dix scénaristes américains afin de leur prouver les atouts de la France, notamment en termes de patrimoine. Cependant, le puzzle d’aides allouées au cinéma reste difficile à comprendre pour les entrepreneurs et réalisateurs étrangers, les subventions étant réparties selon les collectivités et les échelons. En Allemagne et en Grande-Bretagne, une mesure plus lisible et attractive est entrée en vigueur: un crédit d’impôt compense 20 % des dépenses effectuées par une production étrangère sur le territoire.
Un point reste toutefois conflictuel : le statut des intermittents, soumis à un régime d’assurance-chômage complexe et contesté. Par ailleurs, en France, 25 % des emplois dans le secteur sont à temps partiel, un taux élevé qui contribue aux difficiles conditions matérielles de la profession.