Les clubs anglais sont les plus touchés
De son côté, Liverpool a été pénalisé par un endettement de 370 millions d’euros dû au LBO (leverage buy out) réalisé par ses propriétaires nord-américains. Le club anglais a été alors contraint de renoncer au financement de son nouveau stade. Les clubs plus petits ne sont pas épargnés. Portsmouth doit payer sa dette de 7,5 millions de livres au fisc sous peine d’être mis en redressement judiciaire. Face à des problèmes de trésorerie, les propriétaires de West Ham ont annoncé la réduction de 25 % du salaire de leurs joueurs. Une première.
Chelsea et Manchester City, deux grands clubs de la première League anglaise, ont également souffert en 2009. Le premier a perdu 48,5 millions d’euros tandis que le second affichait une perte record de 100 millions d’euros. Heureusement pour eux, ils peuvent compter sur des actionnaires solides, le milliardaire russe Roman Abramovitch pour Chelsea et la famille régnante d’Abu Dhabi pour Manchester City.
Effet domino
Or, les clubs français profitaient des transferts pour renflouer leurs comptes. Cette mesure pourrait donc bien avoir un impact indirect sur les caisses du football français. Car, contrairement aux clubs anglais, les clubs français sont très dépendants des transferts. En France, le taux de remplissage des stades peine à franchir les 60 %. En Angleterre, il frôle les 93 % cette saison.
Pour le moment, le football français est encore épargné. Le total des pertes des 40 clubs professionnels français n’a atteint "que" 33 millions d’euros pour la saison 2008-2009. Sans le transfert de joueurs, le déficit aurait été de 304 millions. Le mercato de l’intersaison 2009 a été catastrophique pour les clubs français. En 2010, leurs pertes cumulées pourraient s’élever à 100 millions d’euros. Et cela malgré une baisse salariale de 2 %.
Pour Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football professionnel (LFP), il s’agit d’ "un signal d’alarme". Le football français doit trouver d’autres sources de revenu s’il ne veut pas se faire corriger par la crise. Le score pourrait encore s’aggraver.