"Les contribuables ne doivent plus être en première ligne. Il serait inacceptable qu’ils puissent être amenés à payer une deuxième fois les erreurs et les comportements insensés de certains banquiers. La taxe sur les banques et le fonds de résolution font partie d’un arsenal préventif que Bruxelles veut ficeler en octobre, avant de le traduire en textes législatifs au tout début de 2011.

(…) Mon idée personnelle est que l’on doit taxer davantage les activités bancaires les plus risquées, comme les produits dérivés. Un tel fonds ne serait pas utilisé pour renflouer ou pour secourir une banque. Mais uniquement pour s’assurer qu’une faillite bancaire serait gérée de manière ordonnée et sans déstabiliser l’ensemble du système financier" a déclaré Michel Barnier, le commissaire européen chargé des Services financiers, dans un entretien accordé au Figaro.

Le projet développé par Michel Barnier explore trois pistes pour l’assiette de la future taxe : les actifs, le passif et les résultats. Mais il se garde de trancher ou de donner des indications chiffrées.Sa mise en place par l’ensemble des pays européens risque donc de prendre du temps.La Suède et l’Allemagne ont commencé à créer une taxe et un fonds préventif similaires au projet de Bruxelles. En revanche, si la France approuve l’idée d’une taxe, elle préférerait que ce se soit le budget de l’Etat qui en soit bénéficiaire.

Un pompier pyromane

Outre Atlantique, le gouvernement Obama souhaite mettre en place un système d’impôt aux banques pour récupérer plus de 50 milliards de dollars. Mais, pour les Américains, la logique est plus de récupérer les fonds publics débloqués depuis 2008 que de créer un fonds pour prévoir une nouvelle crise.

Car, cette taxe, bien qu’audacieuse, ne résout pas le problème. C’est comme si un pompier accumulait une grande quantité d’eau plutôt que de mettre en place des mesures pour limiter les risques de départs d’incendie.

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